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Aïe, aïe, aïe ! On va encore nous demander d’être exemplaires…

Coupures d’électricité :
les administrations mises sous pression

Matignon vient d’adresser une circulaire aux préfets détaillant les « mesures de préparation » et de « gestion de crise » en cas de coupures d’électricité cet hiver. Des délestages qui ne seraient pas sans conséquences pour les administrations. Pour « éviter le pire », l’exécutif appelle les administrations à redoubler d’efforts pour réduire leur consommation d’énergie. 

Le gouvernement sonne la mobilisation générale des préfets pour éviter un blackout cet hiver. Matignon vient en effet de leur adresser une circulaire relative aux « mesures de préparation et de gestion de crise en cas de survenue d’une mesure de délestage électrique programmé ». Une circulaire dans laquelle l’exécutif détaille les dispositions que les préfets doivent engager « dès à présent » pour préparer leurs départements à d’éventuelles coupures programmées de l’électricité. 

« L’hypothèse de devoir recourir à ces coupures partielles et programmées ne peut être à ce jour ni exclue, ni confirmée, il convient donc de s’y préparer », souligne le gouvernement. « Le délestage est une mesure exceptionnelle, mise en œuvre en dernier recours par les gestionnaires du réseau électrique, pour éviter un déséquilibre du système électrique national ».

Matignon appelle ainsi les préfets à réunir « sans délai » les services de l’État et les principaux acteurs publics et privés de leur département notamment pour « inciter » ces acteurs locaux à « réduire leur consommation d’énergie » et à mettre à jour leurs plans de continuité d’activité.

Des sites critiques exemptés

Dans le détail, en cas de forte tension de la situation électrique (c’est-à-dire en « EcoWatt* rouge »), des coupures d’une durée de 2 heures pourraient avoir lieu pendant la semaine (entre 8 h 00 et 13 h 00 et entre 18 h 00 et 20 h 00), réparties de manière différente sur le territoire. Des coupures qui concerneraient donc les ménages, les entreprises mais également les administrations. 

Ces éventuelles coupures, précise Matignon, « ne devraient pas concerner plus de 4 millions de clients simultanément » et ne toucheront pas les « sites critiques », tels que les hôpitaux ou les « points d’importance vitale ». Les préfets ont d’ailleurs récemment dû établir une liste des « consommateurs prioritaires » qui ne pourront pas subir de délestage d’électricité : les hôpitaux, donc, mais aussi les forces de l’ordre ou les centres pénitentiaires. 

Quid alors des autres pans de l’administration en cas de coupure d’électricité ? Si les établissements scolaires fermaient le matin en cas de délestage, il y aurait malgré tout une continuité des services publics, promet le gouvernement. « C’est tout à fait le but », a déclaré le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, vendredi 2 décembre sur France Info. « Mais pour éviter le pire, il faut pouvoir se préparer ». 

Baisser le chauffage à 18 degrés

« Dans le cas où le signal Ecowatt deviendrait rouge, alors on aura encore les cartes en mains […]. Si on fait ensemble les bons gestes de sobriété, alors, 3 jours plus tard, on n’aura pas de coupure d’électricité », a ajouté Stanislas Guerini. Les Français seront en effet prévenus 3 jours avant d’un risque de coupure d’électricité via cette alerte rouge. 

Sur France Info, Stanislas Guerini en a ainsi appelé à « l’exemplarité » de l’administration : « L’État et les administrations ont un rôle central », a-t-il souligné. Le

ministre en a profité pour mettre en avant les « excellents résultats » de l’État en matière de réduction de la consommation d’énergie depuis l’annonce du plan de sobriété énergétique, début octobre. Les jours « d’EcoWatt rouge », a-t-il toutefois prévenu, « je demanderai à l’administration de faire un effort supplémentaire » en baissant d’un « degré de plus » la température du chauffage (de 19 à 18 degrés). 

Début octobre, le gouvernement avait en effet appelé les administrations à ne pas utiliser le chauffage au-dessus des 19 degrés recommandés ni de climatisation en-dessous de 26 degrés. En cas d’urgence toutefois (les jours d’EcoWatt rouge donc), l’exécutif avait annoncé que la température de chauffage pourrait encore être abaissée d’un degré dans les bâtiments administratifs et que les agents publics pourraient être amenés, dans ce cas, à travailler en « horaires décalés ». 

* Ce dispositif lancé en 2020 par RTE et l’Ademe, sorte de « météo de l’électricité », permet de connaître en temps réel et en anticipant la tension sur le réseau électrique. (sic)

Par Bastien Scordia, acteurspublics.fr le 5.12.2022