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QVT - L’exécutif appelle ainsi à “faire des milieux de vie des environnements plus protecteurs” (sic)

La fonction publique appelée se mobiliser face aux conduites addictives

Dans sa nouvelle “Stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives”, le gouvernement appelle les entreprises mais aussi les administrations à s’engager davantage dans la prévention de ce phénomène en milieu professionnel. Les agents publics ne sont en effet pas épargnés par l’usage des substances psychoactives, qu’il s’agisse d’alcool, de drogues, de tabac, d’anxiolytiques…

Alcool, drogues, tabac, anxiolytiques, jeux d’argent… Passer d’un sujet considéré comme extérieur au monde du travail et “tabou” à une démarche de prévention “collective et positive” de la santé et de la qualité de vie au travail. Voilà le défi que nombre d’employeurs, privés comme publics, doivent encore relever s’agissant des conduites addictives.

En dehors de la famille et des lieux d’enseignement scolaire, d’autres milieux de vie méritent une attention particulière (milieu de travail, lieux d’enseignement supérieur et de formation, établissements et services sociaux et médico-sociaux, lieux de détention…)”, explique le gouvernement dans sa nouvelle “Stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives.

Dans cette stratégie pour les années 2023 à 2027, l’exécutif appelle ainsi à “faire des milieux de vie des environnements plus protecteurs” dans le secteur privé et la fonction publique. Ce qui, selon lui, nécessite "d’engager” les entreprises comme les services publics dans une meilleure démarche de prévention des conduites addictives en milieu professionnel. Et donc “d’accélérer la sensibilisation des dirigeants d’organismes publics ou privés pour qu’ils s’engagent” dans des démarches de prévention globale.

Un paramètre du management

Le gouvernement le concède néanmoins dans sa stratégie : “les entreprises et les administrations ont toutefois évolué et considèrent de moins en moins la question des conduites addictives comme un problème uniquement personnel et individuel qui ne concernerait pas l’employeur.” Faut-il aujourd’hui aller encore plus loin ? 

Il faut surtout capitaliser sur les enseignements de la crise du Covid-19, ajoute l’exécutif, selon qui les liens entre santé, bien-être des travailleurs et performance des organisations “apparaissent plus évidents depuis la période de la crise sanitaire.” Depuis lors, développe le gouvernement, la prévention est “moins perçue comme une contrainte” mais au contraire, “apparaît comme une nécessité, (…) un investissement utile au bon fonctionnement des organisations et à la qualité du travail.” 

S’intéresser à la santé des salariés, créer un environnement de travail protecteur qui ne génère pas de pratiques addictives (liées au stress, au harcèlement, à la perte de sens du travail, aux risques psycho-sociaux…) peut au contraire améliorer l’image du (lieu de travail) et contribuer à faire face aux difficultés de recrutement de certains secteurs d’activité”, ajoute le gouvernement. Cette prévention des conduites addictives tend également “à devenir un des paramètres du management et un enjeu de responsabilité sociale”, précise l’exécutif. 

18,6 % des hommes consommateurs de tabac dans le secteur public

Ce n’est pas la première fois que les employeurs publics comme privés sont appelés à améliorer leur prise de conscience de ce phénomène encore tabou des conduites addictives en milieu professionnel. La prévention de ces conduites ne concerne pas seulement les professionnels de santé, elle “est avant tout un enjeu managérial”, soulignait ainsi la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) en 2021, dans une étude sur la consommation de substances psychoactives par les salariés du privé mais aussi par les agents de la fonction publique. 

Issues d’un partenariat avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les données de cette étude révélaient en effet que les agents publics “ne sont pas épargnés par l’usage des substances psychoactives.” Parmi ces derniers, 18,6 % des hommes et 15,8 % des femmes sont ainsi consommateurs de tabac. Près de 20 % des hommes agents publics ont un usage dangereux de l’alcool par ailleurs, contre 6,5 % pour les femmes. 

On notait aussi que la proportion d’agents publics consommateurs de cannabis (au moins une fois par mois) est de 8,2 % chez les hommes et de 2,6 % chez les femmes. “Les travailleurs du secteur public ont des prévalences de mésusage de médicaments psychotropes anxiolytiques* moins élevées que ceux du secteur privé", ajoute cette mission placée sous l’autorité du Premier ministre. "Ainsi, 3,3 % des femmes sont concernées dans le secteur privé contre 2,8 % des femmes dans le secteur public.” 
* Le mésusage de benzodiazépines est caractérisé par une période de prescriptions continues supérieure à la durée maximale de douze semaines autorisée en France. (sic)

Un objectif du plan “Santé au travail” dans la fonction publique.
Le plan “Santé au travail" dans la fonction publique pour 2022-2025 fixe notamment comme objectif de “favoriser l’innovation et l’accompagnement des politiques de prévention.” Comment ? En encourageant le “développement d’actions favorisant la santé des agents” en particulier via la prévention des addictions ou des maladies cardio-vasculaires, mais aussi via les pratiques sportives. Et ce notamment par la diffusion de guides et d’outils méthodologiques. (sic)

Par Bastien Scordia, acteurspublics.fr le 17 mars 2023