Urgence climatique - Le ministre Stanislas Guerini appelle la Fonction Publique appelée à une "exemplarité hydrique"…

Le gouvernement devrait lancer, la semaine prochaine, un plan de réduction de la consommation d’eau par les services de l’État. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, veut voir cette consommation diminuer de 10 % d’ici un an, soit une économie de 2,2 millions de mètres cubes d’eau.

Après la sobriété énergétique, la sobriété… hydrique. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a annoncé, devant les directeurs d’administration centrale, ce jeudi 23 mars, le lancement imminent d’un plan de réduction de la consommation d’eau dans la fonction publique d’État, en réponse à la sécheresse historique et précoce que connaît le pays depuis cet hiver.

Une piqûre de rappel, s’il en fallait encore une, après les importants feux de forêts qui ont traversé la France l’été dernier, conséquence du réchauffement climatique. “Nous voulons aller vers des usages de l’eau plus raisonnés de la part des agents et lancer un plan d’investissement pour déployer rapidement des kits, sur les robinets et les chasses d’eau”, a expliqué le ministre. Le gouvernement a identifié 2 000 bâtiments prioritaires qui pourront bénéficier de financements pour participer à la réduction de la consommation d’eau à hauteur de 10 %, et devront maintenir cette exigence dans la durée.

Le secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, a d’ailleurs insisté, dans sa prise de parole, sur la nécessité de pousser la réflexion de manière durable et profonde. “La hausse des températures conduira à 25 à 50 milliards de mètres cubes d’eau en moins issus de la pluie, c’est plus que la totalité des prélèvements d’eau humains, de l’ordre de 33 milliards de mètres cubes par an, a rappelé le planificateur en chef. La réflexion sur les usages doit donc aller beaucoup plus loin qu’une simple baisse de quelques pourcents.”

Stanislas Guerini entend répliquer la méthode utilisée pour construire et déployer le plan de sobriété énergétique lancé en octobre et qui a atteint ses objectifs, aidé en cela par un climat hivernal favorable. Ce plan a misé à la fois sur la contribution des agents par leurs écogestes et sur des consignes obligatoires, comme la température fixée à 19 degrés. “L’exemplarité passera par des interdictions, notamment en cas de tensions, comme avec l’Ecowatt rouge”, a insisté le ministre. "Mais aussi par l’accompagnement des administrations, grâce à un plan d’investissement, qui sera d’ailleurs rapidement rentabilisé par les économies réalisées.”

Effacer l’équivalent de la consommation annuelle d’Angoulême

En baissant de 10 % sa consommation d’eau, l’État entend donc économiser 2,2 millions de mètres cubes par an (sur 22 millions consommés en 2019), “ce qui revient à effacer la consommation annuelle d’une ville comme Angoulême, soit 3 piscines olympiques par jour.” Et de citer l’exemple des mousseurs installés sur les robinets, capables, en injectant de l’air au filet d’eau, de réduire de 35 % le débit d’eau, ou de la chasse d’eau, sur laquelle 1,5 litre d’eau peut être économisé avec un simple kit, sur les 9 litres d’eau potable gaspillés en moyenne. 

Le détail de ces actions sera présenté en même temps qu’un plan national de sobriété sur l’eau - dans lequel les collectivités auront également un rôle à jouer - qui doit être annoncé par la Première ministre, Élisabeth Borne, et le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, au cours des prochains jours, ce dans un climat social pas tout à fait optimal. (sic)

Par Emile Marzolf, Acteurs Publics le 23 mars 2023