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Formation de la Fonction Publique à la transition écologique - Objectif : former 3 000 agents chaque mois à partir de l’été

Formés à la transition écologique, les directeurs d’administration sont sommés de passer à l’action

Après les conférences scientifiques, les ateliers pratiques et les visites de terrain, la formation des directeurs d’administration centrale est entrée dans son étape finale, celle de la mise en pratique.

Le temps est venu, pour les directeurs d’administration centrale (DAC), de se préparer à passer à l’action. Au terme de 20 heures de formation théorique et pratique aux enjeux de la transition écologique, aussi bien en ce qui concerne le climat et les émissions de gaz à effet de serre que les problématiques de biodiversité et d’épuisement des ressources naturelles, les plus de 200 DAC engagés dans cette formation ont commencé à suivre, jeudi 23 mars, des ateliers pour traduire leurs apprentissages en actions.

Ce moment est à la fois l’aboutissement de la première étape de formation, sur l’appréhension des enjeux et la projection sur le terrain, et le début d’une mise à l’échelle, d’abord à l’échelle d’une petite France qu’est l’administration avec ses 5 millions d’agents, puis de toute la France, par les politiques publiques que vous menez”, a insisté le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, auprès des directeurs réunis à l’Institut national du service public (INSP), à Paris, jeudi, en ouverture de leur toute dernière journée de formation.

La matinée a d’abord été marquée par la prise de parole du secrétaire général à la planification écologique (SGPE), Antoine Pellion, et par une nouvelle conférence d’expert, signée Jean-Marc Jancovici cette fois. Le grand prêcheur de la sobriété et défenseur du nucléaire s’est fait une spécialité, depuis de nombreuses années, de décrire avec panache et pédagogie l’ampleur des bouleversements causés par le réchauffement climatique. Son intervention, sans ménagement à l’égard des hauts fonctionnaires ou du gouvernement, a été rythmée de formules chocs, d’exemples parlants – et ciblés sur son audience – et de réponses claires à des questions simples : comment faire sans bouton “reset” ? Supporter cinq degrés de plus, est-ce juste vivre avec un pull en moins ?

Le créateur du bilan carbone n‘a pas hésité à marteler ses messages clés, dont celui-ci : “Dans un monde sobre en énergie, si on n’y prend pas garde, les inégalités augmentent.” La phrase, répétée trois fois de suite, a d‘abord provoqué des rires dans la salle, vite interrompus d’un “Je suis très sérieux”, avant que le conférencier répète, encore une fois, la formule, comme pour l’inscrire durablement dans la tête des directeurs, qui n’auraient pas conscience que ce qui les guette : ce n’est pas “un problème d’arrosage de la pelouse” mais “la guerre”, a martelé Jean-Marc Jancovici.

Ateliers collaboratifs

Après cette piqûre de rappel quelque peu sidérante, les directeurs d’administration centrale ont été invités à rejoindre leurs groupes de travail pour l’après-midi. Chacun a pu choisir un atelier ciblé sur une thématique de la planification écologique et des cas d’usage concrets : les bâtiments, les transports, l’énergie, l’alimentation, l’État exemplaire… “Ces ateliers thématiques leur permettent de bénéficier de l’expérience et du témoignage d’un pair sur une thématique donnée pour qu’ils partagent les bonnes pratiques et freins à la mise en place d’actions ou de politiques publiques”, a expliqué Marie Niedergang, adjointe de la déléguée interministérielle à l’encadrement supérieur de l’État (Diese), qui a coorganisé les ateliers avec le Commissariat au développement durable (CGDD), le SGPE et la direction interministérielle de la transformation publique (DITP).

Cette dernière a notamment envoyé plusieurs de ses experts en intelligence collective afin de “faciliter” les “ateliers engagement” qui ont suivi ces premiers ateliers thématiques. “Nous leur offrons un espace d’expression, pour faire émerger des idées de passage à l’action, et créer de l’engagement, individuel ou collectif” dans leurs administrations respectives, a poursuivi la numéro 2 de la Diese. L’objectif est d’aider les DAC à identifier des actions prioritaires ainsi que des méthodes pour commencer à construire leur feuille de route de la planification écologique.

Généralisation de la formation en vue

Le plus dur reste donc à venir. Non seulement les directeurs d’administration centrale déjà formés devront réussir à transformer l’essai pour décliner leur formation en véritables plans d’action, mais la formation elle-même doit encore être étendue à l’ensemble des cadres de l’État, puis de la fonction publique. Pour le ministre Guerini, l’enjeu, désormais reste de multiplier cette action par 100, puis de nouveau par 100, pour former au final l’ensemble des agents publics. Un marché interministériel de formation à l’écologie a d’ailleurs été lancé par l’INSP, pour permettre aux administrations de déployer chacune des plans de formation sur leur périmètre, et de parvenir à former 3 000 agents chaque mois à partir de l’été.

Ce marché doit en outre permettre de former des formateurs en interne pour décupler la force de frappe. “C’est l’occasion de mobiliser des agents volontaires, à la fois pour des questions financières, et de libération des énergies dans nos administrations, où de nombreux agents veulent s’impliquer ou s’impliquent déjà dans la transition écologique”, a indiqué Stanislas Guerini, qui y voit également un levier managérial pour embarquer les troupes. La première étape de cette généralisation interviendra dès lundi, avec le lancement d’une expérimentation en Auvergne-Rhônes-Alpes. (sic)

Par Emile Marzolf, Acteurs Publics le 24 mars 2023