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Essor régulier depuis 2020 du télétravail dans la Fonction Publique d’Etat - Mais des outils numériques interministériels restent encore à découvrir…

Le télétravail à son plus haut niveau dans la fonction publique d’État

Pour la première fois, plus de la moitié des agents déclarent télétravailler, selon les derniers résultats du “Baromètre numérique de l’agent public.” Celui-ci nous apprend également que les outils numériques interministériels souffrent d’un déficit de notoriété majeur.

Ce n’est pas une surprise, mais c’est désormais vérifié : le télétravail s’inscrit bel et bien dans les pratiques des administrations. Depuis 2020, le nombre d’agents publics adeptes du travail à distance ne cesse de croître dans les ministères. Selon les derniers résultats du “Baromètre numérique de l’agent public”, qui évalue la qualité de l’environnement de travail numérique des agents et leurs pratiques des outils numériques, la proportion d’agents déclarant ne jamais télétravailler a chuté de 15,7 points en trois ans, passant de 63 % en 2020 à 47,3 % en 2022.

Plus révélateur encore du changement à l’œuvre, la proportion d’agents travaillant à distance “très régulièrement” a bondi de 17 points, et même de 8,8 points entre 2021 et 2022. Ainsi, 33,2 % des répondants disent télétravailler 1 jour ou plus par semaine, tandis que 12 % disent ne télétravailler que 1 à 11 jours par an. Ce bond d’une année à l’autre peut s’expliquer par la mise en pratique de la généralisation du télétravail dans la fonction publique d’État, décidée après la crise du Covid-19, et actée le 13 juillet 2021 par un accord entre les syndicats et le gouvernement.

Il reste difficile, toutefois, de mesurer l’ampleur de "l’effet Covid” sur l’explosion du télétravail. Nos demandes d’accès aux résultats pour l’année 2019, seule année pré-Covid de réalisation de ce sondage, sont en effet restées lettre morte. Une chose est sûre, l’épidémie a déclenché un mouvement de fond, auquel les administrations commencent à répondre, en adaptant leur organisation. À commencer par la direction de l’immobilier de l’État, où le flex office a fait son entrée en début d’année. Mais doucement. La direction réserve en effet 0,8 poste par agent, alors même que 95 % d’entre eux télétravaillent en moyenne 2,3 à 2,4 jours par semaine. 

Offre interministérielle méconnue

Les administrations répondent également à cette demande sociale par la signature d’accords ministériels sur le télétravail, pour décliner l’accord trouvé en juillet 2021 à l’échelle interministérielle, et par l’augmentation de l’indemnité télétravail depuis le 1er janvier dernier.
Malgré un meilleur équipement des agents – 72,4 % d’entre eux disposent d’un ordinateur portable fourni par leur administration, 37 % d’un smartphone – et la mise à disposition, certes progressive, d’outils de travail collaboratifs de plus en plus intégrés les uns avec les autres pour constituer une forme de suite collaborative, la satisfaction des agents vis-à-vis de leur environnement de travail numérique continue de reculer. Ainsi, 70,6 % d’entre eux se disent satisfaits de leur équipement (contre 75,5 % en 2021) et 68,6 % de leurs outils et applications professionnels (contre 71,3 % en 2021).

Plus surprenant encore, le baromètre nous apprend que les outils interministériels, notamment ceux mis à disposition par la direction interministérielle du numérique (Dinum) dans son “Sac à dos numérique de l’agent public”, souffrent d’un déficit majeur de notoriété. Y compris des outils comme la messagerie instantanée Tchap, lancée en 2019 et pourtant largement ouverte pendant la crise sanitaire. Plus de la moitié des répondants ignorent l’existence même de cette messagerie.

Même sort pour la “Webconférence de l’État.” Et 60,5 % des agents disent ne pas non plus connaître "l’Audioconférence de l’État” ni le “Webinaire de l’État.” Ce score monte jusqu’à 77 et 83 % pour la plate-forme collaborative Osmose et pour l’outil de partage de fichiers France Transfert. Même la plate-forme de formation en ligne Mentor n’est connue que de 12 % des 128 000 agents ayant participé à l’enquête. (sic)

Par Emile Marzolf, Acteurs Publics le 22 mars 2023