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5 % en moins : Matignon lance la chasse aux économies dans les ministères

“Si votre budget venait à être réduit de 5 %, quelles coupes et économies feriez-vous ?” C’est, en substance, la question sur laquelle les ministres vont devoir plancher d’ici l’été. Dans sa lettre de cadrage de préparation du budget 2024, la Première ministre Élisabeth Borne demande en effet aux membres du gouvernement d’identifier les leviers possibles pour réduire leurs dépenses.

“Je vous demande de transmettre à mon directeur de cabinet des propositions pour dégager des marges de manœuvre financière au sein de vos budgets”, dit-elle dans cette missive qui vient d’être adressée aux ministres et dont Acteurs publicsa obtenu une copie.

Ces “marges de manœuvre” – le terme “économies” n’est pas cité dans la lettre – “représenteront 5 % de vos crédits hors masse salariale” tels qu’ils sont prévus pour 2024 dans le projet de loi de programmation des finances publiques pour 2022 à 2027, développe Élisabeth Borne.

Priorité à la transition écologique

Cette chasse aux économies ne signifie pas pour autant que les dépenses de tous les ministères baisseront de 5 %, indique Matignon. Au-delà de l’attendu de “normalisation des comptes publics”, y ajoute-t-on, l’objectif est de dégager des marges de manœuvre vers la priorité sans cesse affichée par l’exécutif : la transition écologique. Outre ces redéploiements vers des “dépenses vertes”, Matignon demande néanmoins à tous les ministères de rebalayer leurs dépenses dites “brunes”.

Cette mise sous pression épistolaire s’ajoute surtout aux “revues des dépenses publiques” lancées en début d’année par le gouvernement pour en finir avec le ”quoi qu’il en coûte” ayant marqué ces récentes crises, mais aussi avec “l’ivresse de la dépense publique”, pour reprendre les termes du ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire.

L’échec des “revues” passées

“Notre ambition est un retour du déficit public sous le seuil des 3 %, confirme Élisabeth Borne dans sa lettre. Dans cette perspective, j’ai décidé d’engager une revue de la qualité de l’action publique afin d’identifier des mesures d’efficience sur l’ensemble du champ des administrations publiques.” Les conclusions de ces “revues” sont attendues d’ici le mois de juin.

Reste à savoir si l’exécutif réussira vraiment à freiner la dépense publique et en particulier celle de l’État. Le défi est en effet de taille pour l’exécutif : ne pas répéter les échecs plus ou moins patents de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) de l’époque Sarkozy, la Modernisation de l’action publique (MAP) de l’ère Hollande ou, plus récemment, Action publique 2022. Autant d’exercice de revue des dépenses “dont la capacité à identifier et mettre en œuvre des montants conséquents d’économies s’est révélée limitée”, pointait la Cour des comptes dans la dernière édition de son dernier rapport public annuel.

par Bastien Scordia
20 avril 2023, 14:21, mis à jour le 20 avril 2023, 14:23

Par Acteurs Publics